Tali, 23 ans, est une battante et promet de le rester. L'interprète de "Fighter" a conquis le jury et le public samedi lors d'une soirée Eurovision inoubliable à la Rockhal.

"Je suis dans un autre monde", confie Shirley, la mère "très très heureuse" de Tali qui a attendu de longues minutes au pied de la scène avant de pouvoir enfin y monter et tomber dans les bras de sa fille. S'en est suivie une longue étreinte, silencieuse, mais tellement complice et chargée d'une histoire familiale empreinte depuis toujours de notes musicales et de chants. Tous dans la famille Golergant vibre pour la musique. Sa grand-mère Tamara avait fait deux vinyles.

Samedi soir, la jeune femme de 23 ans aux yeux verts-gris et sourire ravageur, pleine de peps, a gagné le ticket pour représenter le Luxembourg au concours de la chanson de l'Eurovision qui se déroulera en mai à Malmö. Elle a non seulement conquis le jury professionnel, mais aussi le public. Après deux heures et demi de show, Tali a capitalisé 178 points, devant Krick (165 pts) et Joël Marques (136 pts).
"Je suis sans voix" a -t-elle glissé juste après sa victoire, un bouquet à la main. "Ma vie entière va changer maintenant", a concédé la jeune femme de 23 ans aux nombreux journalistes lors de la conférence de presse après le show. Elle a vite saisi que c'est elle qui incarne désormais cette nouvelle génération de chanteurs qui vont relancer le Luxembourg dans l'Eurovision duquel il était absent durant trente années.

RTL

© RTL

Désirée Nosbusch, entourée de Melody Funck, Raoul Roos et Loïc Juchem, avait annoncé combien cette "soirée était historique pour le Luxembourg". Une soirée toute entière dédiée à cette génération prometteuse que forment Edsun, Krick, CHAiLD, Joël Marques, Naomi Ayé, Angy et Rafa Ela, sans oublier l'unique groupe One Last Time. Mais aussi pleine de surprises!

À commencer par les "réapparitions" de voix comme celle de Vicky Leandros qui avait fait gagner le Luxembourg en 1972 avec l'Amour est bleu et de Anne-Marie David qui avait fait récidiver le pays, un an plus tard avec "Tu te reconnaîtras". Autres temps forts de cette folle soirée, les retrouvailles du public avec Aleksander Rybak et son violon, vainqueur de l'édition 2009, et avec les Shëppe Siwen, qui n'ont jamais gagné l'Eurovision, mais le cœur des Luxembourgeois.

Les huit artistes sélectionnés pour cette finale luxembourgeoise sont surtout parvenus à relever le défi de produire un show de belle facture à la Rockhal. À l'image, par exemple d'Edsun et de sa chorégraphie bien maîtrisée, du vrai show d'Angy et Rafa Ela ou de l'incroyable force de voix de Krick, dans sa robe blanche, qui fait vibrer la salle.

L'Eurovision "est une grande famille" a-t-on souvent entendu dans la bouche des participants qui sont restés fair-play jusqu'au bout. À n'en pas douter, tous seront désormais derrière Tali qui "portera bien des espoirs" en se rendant en Suède, comme l'a joliment glissé Anne-Marie David. Les espoirs de tout un pays pour tenter de décrocher la lune pour la sixième fois aux "championnat du monde de la chanson". Une chose est certaine, Tali se battra. Elle en a l'étoffe.