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Nemo a remporté dimanche l'Eurovision pour la Suisse avec "The Code", une chanson très personnelle sur le fait d'être non binaire, un sacre qui clôt un concours marqué par les controverses, notamment sur la participation d'Israël.
"J'espère que cette compétition pourra continuer à encourager la paix et la dignité pour chacun", a déclaré en recevant son trophée l'artiste de 24 ans, les yeux embués de larmes.
Trophée qu'il a malheureusement cassé ! Après avoir tenu la récompense à bout de bras et l'avoir brandi devant les caméras et la foule, Nemo, qui se trouvait à genoux, a voulu la reposer sur la scène. Mais emporté par ses émotions, le représentant de la Suisse s'est retrouvé avec une seule partie de la récompense entre les mains...
Une mésaventure que Nemo a pris avec humour : "Je n'ai pas seulement cassé le code, j'ai aussi cassé le trophée", a réagi Nemo en conférence de presse, qui a également assuré "avoir reçu un trophée tout neuf".
Avec sa veste à plumes roses et rouges et sa jupe satinée rose, Nemo a en tout cas obtenu les faveurs des jurys avec 365 points, mais aussi séduit le public qui lui en a rapporté 226, lui permettant avec 591 points de dépasser le favori croate, Baby Lasagna qui a cumulé 547 points.
Nemo
"The Code raconte le voyage que j'ai commencé en réalisant que je ne suis ni un homme ni une femme", avait auparavant raconté Nemo, qui donne au petit pays alpin, chantre de la neutralité politique sa troisième couronne dans un concours qui se veut apolitique. C'est la première victoire de la Suisse depuis "Ne partez pas sans moi" interprétée par Céline Dion en 1988.
L'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, interdit tout drapeau autre que ceux des pays participants, et notamment toute bannière à message politique.
"J'ai été obligé de passer en douce mon drapeau", a déploré Nemo, qui a estimé que l'"Eurovision a besoin de changer un peu" dans son mode de fonctionnement.
Le concours, suivi par de dizaines de millions de téléspectateurs à travers le monde, apparaît régulièrement comme une vitrine pour la communauté LGBTQ+. La drag queen à barbe autrichienne Conchita Wurst, vainqueur en 2014, ou le candidat français Bilal Hassani en 2019, sont entrés dans ses annales.
La France, elle, était représentée par Slimane. Le chanteur, qui interprétera Mon amour, a délivré samedi un message de paix en pleine répétition : "Quand j’étais enfant, je rêvais de musique. Je rêvais de ce rêve, d’être chanteur et de chanter la paix ici. Chaque artiste ici veut chanter à propos de l’amour et de la paix. Nous avons besoin d’être unis par la musique, oui, mais avec amour et paix", a déclaré en anglais l'artiste de 34 ans, qui a été applaudi par le public présent. Il décroche la 4e place.
La belle performance de Tali
Le Luxembourg termine en 13e position avec la chanson "Fighter" de Tali. Dans le détail, le Grand-Duché a reçu 83 points du jury de différents pays et 20 points supplémentaires du vote du public. Une belle performance pour ce retour du Luxembourg après trois décennies d'absence à l'Eurovision ! La jeune chanteuse a déclaré que sa prestation sur scène s'est bien déroulée, "j'ai apprécié chaque instant". Désormais, "Je vais faire la fête et ensuite dormir beaucoup", a encore réagi Tali, très émue.
Une édition 2024 sur fond de controverse
L'édition 2024 de l'Eurovision a été accaparée par les controverses autour de la participation israélienne, sur fond de conflit à Gaza.
A Malmö, les forces de l'ordre avaient dispersé samedi une centaine de manifestants propalestiniens dont Greta Thunberg, plus connue pour ses prises de positions sur le climat mais qui a récemment multiplié les messages sur la question.
Quelque 5.000 personnes, selon la police, ont par ailleurs défilé dans le calme pour protester contre la participation d'Israël.
Les syndicats de la chaîne de télévision publique flamande VRT ont brièvement interrompu la retransmission samedi soir pour diffuser un message condamnant des "violations des droits de l'homme par l'Etat d'Israël", comme il l'avait fait jeudi lors de la deuxième demi-finale.
"Je pense qu'il est très important que les gens puissent manifester et exprimer leurs opinions", avait dit Nemo à l'AFP lors du tapis turquoise qui ouvrait la semaine de l'Eurovision.